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Décembre
Le hibou parmi les décombres
Hurle, et Décembre va finir ;
Et le douloureux souvenir
Sur ton coeur jette encor ses ombres.Le vol de ces jours que tu nombres,
L’aurais-tu voulu retenir ?
Combien seront, dans l’avenir,
Brillants et purs ; et combien, sombres ?Laisse donc les ans s’épuiser.
Que de larmes pour un baiser,
Que d’épines pour une rose !Le temps qui s’écoule fait bien ;
Et mourir ne doit être rien,
Puisque vivre est si peu de chose.François Coppée.
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L'hiver
Plus de belle campagne,
Plus de feuillage vert,
L'enfant de la montagne,
Hirondelle d'hiver,
Chante en la cheminée
Où naguère a chanté,
Aux beaux jours de l'année,
L'hirondelle d'été.
Et sur les promenades
Plus de charmants bouquets,
Plus de douces œillades,
De manèges coquets,
Là-bas, sous les grands ormes,
Où venaient tous les soirs,
Femmes aux blanches formes,
Aux épais cheveux noirs.
Or, que faire en sa chambre
Quand, sur ses traits maigris,
Le soleil de décembre
Met son capuchon gris !
Il faut se mettre à l'aise,
Commodément assis,
Et, les pieds dans la braise,
S'endormir sans soucis.
Ou bien si d'aventure
On a le cœur épris
Pour une créature
Qui ne soit pas sans prix,
Il fait bon, il me semble,
La prendre dans ses bras,
Et tous les deux ensemble,
Se mettre entre deux draps.François-Marie Robert-Dutertre (1815-1898)
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Décembre
Le hibou parmi les décombres
Hurle, et Décembre va finir ;
Et le douloureux souvenir
Sur ton coeur jette encore ses ombres.
Le vol de ces jours que tu nombres,
L’aurais-tu voulu retenir ?
Combien seront, dans l’avenir,
Brillants et purs ; et combien, sombres ?
Laisse donc les ans s’épuiser.
Que de larmes pour un baiser,
Que d’épines pour une rose !
Le temps qui s’écoule fait bien ;
Et mourir ne doit être rien,
Puisque vivre est si peu de chose.François Coppée (1842-1908)
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Il fait froid
L’hiver blanchit le dur chemin
Tes jours aux méchants sont en proie.
La bise mord ta douce main ;
La haine souffle sur ta joie.
La neige emplit le noir sillon.
La lumière est diminuée…
Ferme ta porte à l’aquilon !
Ferme ta vitre à la nuée !
Et puis laisse ton coeur ouvert !
Le coeur, c’est la sainte fenêtre.
Le soleil de brume est couvert ;
Mais Dieu va rayonner peut-être !
Doute du bonheur, fruit mortel ;
Doute de l’homme plein d’envie ;
Doute du prêtre et de l’autel ;
Mais crois à l’amour, ô ma vie !
Crois à l’amour, toujours entier,
Toujours brillant sous tous les voiles !
A l’amour, tison du foyer !
A l’amour, rayon des étoiles !
Aime, et ne désespère pas.
Dans ton âme, où parfois je passe,
Où mes vers chuchotent tout bas,
Laisse chaque chose à sa place.
La fidélité sans ennui,
La paix des vertus élevées,
Et l’indulgence pour autrui,
Eponge des fautes lavées.
Dans ta pensée où tout est beau,
Que rien ne tombe ou ne recule.
Fais de ton amour ton flambeau.
On s’éclaire de ce qui brûle.
A ces démons d’inimitié
Oppose ta douceur sereine,
Et reverse leur en pitié
Tout ce qu’ils t’ont vomi de haine.
La haine, c’est l’hiver du coeur.
Plains-les ! mais garde ton courage.
Garde ton sourire vainqueur ;
Bel arc-en-ciel, sors de l’orage !
Garde ton amour éternel.
L’hiver, l’astre éteint-il sa flamme ?
Dieu ne retire rien du ciel ;
Ne retire rien de ton âme !Victor Hugo (1802-1885)
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En hiver la terre pleure
En hiver la terre pleure ;
Le soleil froid, pâle et doux,
Vient tard, et part de bonne heure,
Ennuyé du rendez-vous.
Leurs idylles sont moroses.
- Soleil ! aimons ! - Essayons.
O terre, où donc sont tes roses ?
- Astre, où donc sont tes rayons ?Il prend un prétexte, grêle,
Vent, nuage noir ou blanc,
Et dit : - C'est la nuit, ma belle ! –
Et la fait en s'en allant ;
Comme un amant qui retire
Chaque jour son coeur du noeud,
Et, ne sachant plus que dire,
S'en va le plus tôt qu'il peut.Victor Hugo (1802-1885)
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Combien de fois aurais-je pleuré en cachette sans savoir qu’en fait, la vie me faisait une faveur ? Sans comprendre que ce qui est arrivé, ce n’était pas la fin du monde, mais le début de quelque chose de mieux ?
Parce qu’exister, c’est se réinventer plusieurs fois, c’est fermer une fenêtre pour ouvrir une porte tout en séchant ces larmes que l’on a versées pour des personnes qui ne les ont jamais méritées.
Albert Einstein avait pour habitude de dire qu’il était reconnaissant envers les personnes qui, tout au long de sa vie, lui ont dit “non”. Chacune des désillusions qu’il a subies du fait du refus de certaines personnes de l’aider lui ont permis, plus tard, de trouver la motivation d’apprendre à faire les choses par lui-même, et d’être plus fort.
Personne ne sait combien de fois j’ai pu pleurer, ni tout ce que ces larmes on pu m’apprendre. Aujourd’hui, je suis le résultat de toutes ces larmes que j’ai silencieusement versées, et ce non pas par faiblesse, mais par fatigue d’être fort…
Il y a des fois où on n’en peut plus, tout simplement. Le stress émotionnel est occasionné par les déceptions et les échecs, pas par tous ces “non” qu’on a reçus, et qui nous ont obligé à nous arrêter. C’est alors qu’apparaît le manque de défense ainsi que l’évidente sensation que l’on a perdu le contrôle sur notre vie.
Judith Orloff, psychiatre et auteure du livre Liberté émotionnelle : Libérez-vous de vos émotions négatives et retrouvez un parcours hors de la souffrance, nous dit que la première étape à franchir si on veut favoriser l’équilibre intérieur consiste à pleurer. Après les larmes vient le calme, et ensuite, la clarté. Nous vous invitions à réfléchir à ce sujet.
Probablement que si vous pouviez voyager dans le passé, vous ressentiriez de la compassion envers vous-même en vous voyant pleurer pour des raisons qui n’en ont jamais valu la peine.
Toutes ces larmes versées pour des personnes qui n’ont jamais mérité notre affection ou pour chaque instant d’angoisse à propos d’un projet ou d’un rêve qui n’en a jamais vraiment valu la peine sont maintenant des souvenirs inoubliables. Des rêves cassés, certes, mais utiles à la fois, inscrits dans ces nuages passagers qui font notre vie.
Or, il faut tout de même signaler que personne n’arrive au monde en connaissant déjà les leçons : en quelque sorte, les larmes sont des rites de passage qu’il nous faut expérimenter avec force afin de continuer à grandir, de nous mettre à l’épreuve, et de mesurer nos forces.
En pyschologie, on parle souvent de ce qu’on appelle la “souffrance inutile”. C’est un terme qui attire tout particulièrement notre attention, et qu’on le veuille ou non, elle apparaît plus souvent qu’on ne le pense, dans ces moments au cours desquels plus nous sommes conscient de notre douleur, plus nous la perpétuons.
Nous pensons par exemple à ces relations de couple tumultueuses, au sein desquelles nous nous enfonçons encore et toujours plutôt que d’y mettre fin, d’arrêter d’espérer l’impossible, et de se libérer de la douleur.
Alors que la souffrance utile a une fin et qu’elle nous permet de nous laver de l’intérieur et d’apprendre, la souffrance inutile, elle, ne permettra jamais le développement personnel.
Après la douleur vient l’opportunitéProbablement vous a-t-on déjà souvent dit que “seuls ceux qui ont souffert peuvent comprendre ce qu’est vraiment la vie”. Or, rien n’est moins sûr : le bonheur peut également nous permettre de tirer des leçons, et nous permet de disposer des ressources adéquates. L’adversité n’est autre qu’un carrefour sur notre chemin que nombreux d’entre nous devront emprunter à un moment ou à un autre.
Moi aussi j’ai pleuré pour des oignons qui n’en valaient pas la peine, pour des rêves qui ont été portés par le vent, ou encore pour de doux désirs qui sont devenus amers au fil du temps…
Quand on traverse ce carrefour, quand on expérimente la douleur sous une de ses formes, on change alors à jamais. C’est pourquoi il est nécessaire de favoriser cette “souffrance utile” dont il était précédemment question dans cet article, celle qui permet d’apprendre à être plus habile, meilleur stratège, à être une personne avec un esprit résiliant et capable d’entrevoir de nouvelles opportunités. Car même quand on pense que la vie nous dit “non”, en fait, elle ne nous dit rien de plus que “attends encore un peu”…
Judith Orloff, dans le livre cité au début de cet article intitulé Liberté émotionnelle : Libérez-vous de vos émotions négatives et retrouvez un parcours hors de la souffrance, nous apprend que pour pouvoir voir des opportunités en des temps obscurs, il faut générer un calme intérieur adéquat.
- Le soulagement émotionnel est un mécanisme adéquat et libérateur permettant d’apaiser l’esprit et de voir les choses d’une autre façon.
- Une fois qu’on a pleuré pour cette déception, pour cette rupture ou cet échec, il faut générer le changement. Or, une erreur que l’on commet souvent consiste à attendre qu’il se passe quelque chose autour de nous pouvant nous permettre de trouver la motivation, un but qui nous donne envie de continuer à avancer pour laisser derrière nous ce qui est arrivé.
- Or, “nous devons être notre propre changement” ; loin de l’attendre de l’extérieur, il faut l’initier de l’intérieur. Car c’est quand on arrête d’espérer et d’attendre et qu’on réagit que notre vie change.
Finalement, ce sont dans ces moments difficiles que l’on découvre nos forces ainsi que toutes les choses que l’on est capable de faire. Car, que vous y croyez ou non, sachez que nous sommes comme les chênes ; lorsque le vent nous attaque, nous ne plions pas, mais nous nous renforçons.
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Des rêves
Qu’as-tu fait de tes rêves ?
Ceux pour lesquels tu tenais debout,
Dis-toi que ce n’est qu’une trêve,
Que demain tu iras au bout.En attendant repose-toi,
Tu as sans doute besoin de temps,
Mais ne t’éloigne pas de ta voie,
Et vis pleinement l’instant présent.Respire la vie qui est autour,
Remplis ton cœur de ton espoir,
Fais-le cogner comme un tambour,
Pour que doucement s’éloigne le noir.Remplace-le par la couleur,
Et remplis-toi de douce lumière,
Ressens simplement le bonheur
Qui vient remplacer la misère.Tu vois, il suffit de très peu,
C’est juste une philosophie de vie,
Tu peux de suite devenir heureux
Et t’offrir ton petit paradis.Ton monde à toi où tu seras bien,
Tu peux enfin t’y ressourcer,
Il suffira de trois fois rien
Pour que tu t’y sentes apaisé.Alexandra JULIEN,
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