• D’après le sage

    D’après le Sage,
    Ainsi évolue le jeu de la vie :
    Les enfants jouent à cache-cache,
    Les adultes se cachent en eux même !
    - Essayons de nous trouver.


    Quand tout est à vendre
    Qui pense à s’acheter une conscience ?
    À faire don de soi, il y a tant à gagner !
    Un vrai trésor ne perd pas de sa valeur,
    S’il est partagé.


    votre commentaire
  • Le mendiant

    « Si la richesse oblige à se taire
    De peur de faire des envieux,
    La pauvreté oblige à réclamer -
    J’aimerais garder le silence
    Mais j’ai besoin d’une pièce : SVP. »


    Dans le métro
    Comme un épouvantail,
    Le mendiant,
    Il fait fuir les égoïstes,
    Alors il reste seul.


    votre commentaire
  • Décembre

    Le hibou parmi les décombres
    Hurle, et Décembre va finir ;
    Et le douloureux souvenir
    Sur ton coeur jette encor ses ombres.


    Le vol de ces jours que tu nombres,
    L’aurais-tu voulu retenir ?
    Combien seront, dans l’avenir,
    Brillants et purs ; et combien, sombres ?


    Laisse donc les ans s’épuiser.
    Que de larmes pour un baiser,
    Que d’épines pour une rose !


    Le temps qui s’écoule fait bien ;
    Et mourir ne doit être rien,
    Puisque vivre est si peu de chose.


    votre commentaire
  • Quelques dictons pour le mois de Janvier

    Janvier pleurant, tout l'an gouttant.
    Janvier trop laboureur présage malheur.
    Janvier de givre, année de fruits.
    Janvier d'eau chiche fait le paysan riche.
    Janvier et février comblent ou vident le grenier. 

    Janvier n'est pas bâtard, si l'hiver ne vient tôt, il vient tard.
     A janvier de neige et d'eau succède un été bon et beau.
     Année de neige, année de pain.
     Mieux vaut un voleur dans son grenier
    que du beau temps dès Janvier.
     Mois de janvier laisse la terre se reposer.

    Neige en janvier vaut fumier.
     Orage de janvier présage un mauvais été.
     Plus il gèle en janvier plus l'année sera féconde.
     Autant de bonnes journées en janvier,
    autant de mauvaises en mai.

     Qui trouve verdure en janvier, l'été fera pitié.
     Sécheresse de janvier, richesse de fermier.
     Si janvier ne fait pas son devoir, février lui saute au poil.
     Si on laboure en janvier, on a sept pains pour son dîner.
     Un janvier froid et sans neige fait mal aux arbres et aux vignes.
     Beaucoup de neige et longtemps nourrit trèfle et fruits de l'an.

     Beaux jours de janvier trompent l'homme en février.
     Chaleurs de janvier, ruine de l'été.
     Des fleurs de janvier, on ne remplit pas le panier.
     En janvier, le médecin perd et le forgeron gagne.
     Gelées en janvier, blé au grenier.

     Mauvaise herbe croît toujours, même en hiver.
     Mieux vaut chien enragé que soleil en janvier.
     Mois de janvier laisse la terre se reposer.
     Neige en janvier vaut fumier.

     Orage de janvier présage un mauvais été.
     Plus il gèle en janvier plus l'année sera féconde.
    Quand janvier rit devant, il fait la grimace par-derrière.
     Quand la grive chante au genévrier, on n'est pas loin de février.


    2 commentaires
  • Hiver

     

    La grande plaine est blanche, immobile et sans voix.
    Pas un bruit, pas un son; toute vie est éteinte.
    Mais on entend parfois, comme une morne plainte,
    Quelque chien sans abri qui hurle au coin d'un bois.


    Plus de chansons dans l'air, sous nos pieds plus de chaumes.
    L'hiver s'est abattu sur toute floraison;
    Des arbres dépouillés dressent à l'horizon
    Leurs squelettes blanchis ainsi que des fantômes.


    La lune est large et pâle et semble se hâter.
    On dirait qu'elle a froid dans le grand ciel austère.
    De son morne regard elle parcourt la terre,
    Et, voyant tout désert, s'empresse à nous quitter.


    Et froids tombent sur nous les rayons qu'elle darde,
    Fantastiques lueurs qu'elle s'en va semant;
    Et la neige s'éclaire au loin, sinistrement,
    Aux étranges reflets de la clarté blafarde.


    Oh ! la terrible nuit pour les petits oiseaux !
    Un vent glacé frissonne et court par les allées;
    Eux, n'ayant plus l'asile ombragé des berceaux,
    Ne peuvent pas dormir sur leurs pattes gelées.


    Dans les grands arbres nus que couvre le verglas
    Ils sont là, tout tremblants, sans rien qui les protège;
    De leur œil inquiet ils regardent la neige,
    Attendant jusqu'au jour la nuit qui ne vient pas.

     


    Guy de Maupassant.


    23 commentaires
  • Décembre

    Le hibou parmi les décombres
    Hurle, et Décembre va finir ;
    Et le douloureux souvenir
    Sur ton coeur jette encor ses ombres.

    Le vol de ces jours que tu nombres,
    L’aurais-tu voulu retenir ?
    Combien seront, dans l’avenir,
    Brillants et purs ; et combien, sombres ?

    Laisse donc les ans s’épuiser.

     


    Que de larmes pour un baiser,
    Que d’épines pour une rose !

    Le temps qui s’écoule fait bien ;
    Et mourir ne doit être rien,
    Puisque vivre est si peu de chose.

     

    François Coppée.


    votre commentaire
  • L'hiver

    L'HIVER

    Plus de belle campagne,
    Plus de feuillage vert,
    L'enfant de la montagne,
    Hirondelle d'hiver,
    Chante en la cheminée
    Où naguère a chanté,
    Aux beaux jours de l'année,
    L'hirondelle d'été.

    L'HIVER


    Et sur les promenades
    Plus de charmants bouquets,
    Plus de douces œillades,
    De manèges coquets,
    Là-bas, sous les grands ormes,
    Où venaient tous les soirs,
    Femmes aux blanches formes,
    Aux épais cheveux noirs.

    L'HIVER


    Or, que faire en sa chambre
    Quand, sur ses traits maigris,
    Le soleil de décembre
    Met son capuchon gris !
    Il faut se mettre à l'aise,
    Commodément assis,
    Et, les pieds dans la braise,
    S'endormir sans soucis.

    L'HIVER


    Ou bien si d'aventure
    On a le cœur épris
    Pour une créature
    Qui ne soit pas sans prix,
    Il fait bon, il me semble,
    La prendre dans ses bras,
    Et tous les deux ensemble,
    Se mettre entre deux draps.

    L'HIVER

    François-Marie Robert-Dutertre (1815-1898)


    2 commentaires
  • Décembre

    Le hibou parmi les décombres
    Hurle, et Décembre va finir ;
    Et le douloureux souvenir
    Sur ton coeur jette encore ses ombres.


    Le vol de ces jours que tu nombres,
    L’aurais-tu voulu retenir ?
    Combien seront, dans l’avenir,
    Brillants et purs ; et combien, sombres ?


    Laisse donc les ans s’épuiser.
    Que de larmes pour un baiser,
    Que d’épines pour une rose !


    Le temps qui s’écoule fait bien ;
    Et mourir ne doit être rien,
    Puisque vivre est si peu de chose.

    François Coppée (1842-1908)


    votre commentaire
  • Il fait froid

    L’hiver blanchit le dur chemin
    Tes jours aux méchants sont en proie.
    La bise mord ta douce main ;
    La haine souffle sur ta joie.



    La neige emplit le noir sillon.
    La lumière est diminuée…
    Ferme ta porte à l’aquilon !
    Ferme ta vitre à la nuée !



    Et puis laisse ton coeur ouvert !
    Le coeur, c’est la sainte fenêtre.
    Le soleil de brume est couvert ;
    Mais Dieu va rayonner peut-être !



    Doute du bonheur, fruit mortel ;
    Doute de l’homme plein d’envie ;
    Doute du prêtre et de l’autel ;
    Mais crois à l’amour, ô ma vie !



    Crois à l’amour, toujours entier,
    Toujours brillant sous tous les voiles !
    A l’amour, tison du foyer !
    A l’amour, rayon des étoiles !



    Aime, et ne désespère pas.
    Dans ton âme, où parfois je passe,
    Où mes vers chuchotent tout bas,
    Laisse chaque chose à sa place.



    La fidélité sans ennui,
    La paix des vertus élevées,
    Et l’indulgence pour autrui,
    Eponge des fautes lavées.



    Dans ta pensée où tout est beau,
    Que rien ne tombe ou ne recule.
    Fais de ton amour ton flambeau.
    On s’éclaire de ce qui brûle.



    A ces démons d’inimitié
    Oppose ta douceur sereine,
    Et reverse leur en pitié
    Tout ce qu’ils t’ont vomi de haine.



    La haine, c’est l’hiver du coeur.
    Plains-les ! mais garde ton courage.
    Garde ton sourire vainqueur ;
    Bel arc-en-ciel, sors de l’orage !



    Garde ton amour éternel.
    L’hiver, l’astre éteint-il sa flamme ?
    Dieu ne retire rien du ciel ;
    Ne retire rien de ton âme !

    Victor Hugo (1802-1885)


    3 commentaires
  • En hiver la terre pleure

    En hiver la terre pleure ;
    Le soleil froid, pâle et doux,
    Vient tard, et part de bonne heure,
    Ennuyé du rendez-vous.


    Leurs idylles sont moroses.
    - Soleil ! aimons ! - Essayons.
    O terre, où donc sont tes roses ?
    - Astre, où donc sont tes rayons ?

    Il prend un prétexte, grêle,
    Vent, nuage noir ou blanc,
    Et dit : - C'est la nuit, ma belle ! –
    Et la fait en s'en allant ;


    Comme un amant qui retire
    Chaque jour son coeur du noeud,
    Et, ne sachant plus que dire,
    S'en va le plus tôt qu'il peut.

    Victor Hugo (1802-1885)


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique